Mon espace d’écriture intérieur…pour vous, à prendre comme une pause café.

Posté le Samedi 31 mars 2007

Vous y trouverez du robusta, de l’arabica, du fruité, vanillé ou chocolaté (selon que ma production est amère, douce amère ou sucrée) .

Expressos : chroniques essentielles, ou l’expression condensée de ma réactivité sur …

Grands crèmes : brèves de romans, feuilletons en tranches, ou des récits en construction.

romanschroniques @ 20:56
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L’huître

Posté le Jeudi 18 octobre 2007

L’huître 

Avez-vous remarqué ? nous descendons du singe et aujourd’hui encore, de drôles de dénominations affectent la race humaine. Nous nous traitons de vache, de porc, de poule, d’âne. Et j’en passe. 

L’humour animalier nous conduit par exemple à rattacher la femme, quoique majestueusement mammifère, à la flore sous-marine. Désolée pour la bienséance, mais il est vrai que la connotation  est collante, iodée, visqueuse, de la famille des coquillages. 

D’une certaine façon donc la femme est une…. disons huître. Pour qui se hasarde à la conquérir et bien la connaître, il en a  plein les doigts, et toujours pas percé le mystère. Les huîtres s’ouvrent difficilement. Elles peuvent parfois se refermer un moment. Sous la protection de la coquille certaines femmes oublient le monde,  se reposent, se dorlotent. Grand bien leur fasse. 

On dit aussi  parfois des hommes qu’ils sont un peu ours, eh bien… si nos  ours (nos hommes) ne sont jamais assez tranquilles dans leurs cavernes, l’huître qui fait la gueule est scellée, têtue, c’est au couteau que vous arriverez à  bout d’elle. Les femmes aussi ont leur grotte à elles. Il y a des accidents. L’huître peut être coupante, très. Les rivalités ours – huître, çà saigne. 

Sortie de la coquille, la femelle court au vent. Et les hommes n’en peuvent plus de s’interroger. A chaque rencontre, le même questionnement  : cette fille, qu’ils viennent d’inviter à déjeuner, et celle-là, qu’ils emmènent au cinéma, sera t’elle fermée, ouverte, voire  plus rare…une perlière ? La pulsion la plus … terre à terre…n’empêche pas le goût de la perfection ! 

On connaît le procédé de fabrication de la perle. D’accord, gros trucage… Mais on peut rêver la trouver naturelle, dans la rue et par hasard ! En chaque homme sommeille un côté fleur bleue finalement. L’ordinaire longtemps ne retient pas l’attention du jeune garçon. Puis un jour l’éclat domine. C’est ELLE! Le bijou est là, il brille, l’homme pâlit, la vie est suspendue, l’amour est là et la perle pendue au cou vacille, émue, dans le petit creux entre les deux salières sous le cou. Il suffisait de l’avoir vue. Et cette façon de LA regarder fait toute la différence. Cette femme-là s’élève. ELLE, ce n’est pas comme les autres ! Les hommes cherchent leur joyau, donc. Et Marylin  nous a immortalisées croqueuses de diamants… 

Mais alors, peut-on en conclure que femmes ou hommes,  nous ne sommes sur ce point pas différents ? et que nous cherchons, eux comme nous, notre petit caillou scintillant au milieu de la foule pour l’aimer et le chérir une vie entière ? 

Oui, trois fois oui, sur ce point, oui, ralliement des deux sexes. 

Comment ne pas reconnaître toute l’humanité de cette espérance ? l’amertume et les déceptions amoureuses entachent les rêves. Parfois il faut les mettre en cartons pour ne plus les voir traîner, mais il suffit de les exhumer et le flux de vie revient sous la peau. Et alors ! L’adrénaline. Le sang de l’amour naissant. L’émotion. Pour une huître comme pour un ours.  Et  je veux penser que, malgré tous les quolibets animaliers,  chaque humain a cela de supérieur à l’animal qu’il avance pour tout cela, jusqu’au bout du bout. 

*** 

romanschroniques @ 21:06
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Vénus Beauté

Posté le Mercredi 19 septembre 2007

Vénus beauté

La culture «  plus  » me lasse. Le déploiement de la féminité absolue qui fait la proie des magazines, le bonheur des commerçants de beauté, et notre désespoir, me fatiguent.

Mesdames, soyez sincère, n’avez-vous jamais rêvé d’être un homme ? un de ces énergumènes de Mars qui le bienheureux naît de sexe masculin par hasard et qui chaque matin de son existence, s’en félicite  ? pour nous, aujourd’hui, il ne suffit pas de cocher la case F dans les formulaires. Rappelez-vous les F de Faible, Fragile et Falot , sexe déficient qu’il vous faudra rehausser d’un ton toute la vie, poudrer, maquiller, mettre en lumière, tout tenter pour remonter au niveau du petit mâle qui se fait pipi dessus tranquillement quand sa maman le change…lui. En toute impunité. A votre avis, pourquoi les talons existent-ils finalement ? pour se hisser plus haut ! puisqu’il semble en effet que la société , si elle feint de de nous donner la même place au balcon, nous tende dans la réalité toujours le tabouret pour grimper !

Dès l’instant de la délivrance où l’on entend crier «   c’est une fille !  » il va vous falloir bosser dur. Il ne suffit pas de naître femelle, il faut ETRE cette créature et l’incarner à haut niveau. Il faut la dépasser, et largement, pour être à la page et … en devoirs du soir après le boulot, en plus, surprendre les hommes. Nous avons obligation de réserve mais aussi de briller, de timidité mais aussi d’assurance, de délicatesse mais aussi de solidité, de sex appeal mais aussi de grâce. Subtil mélange. Et si l’une de nous pointe du doigt la difficulté de vivre parfois avec toutes ces ambivalences, le premier homme qui passe nous taxe de «  compliquée  ». Et quelques wonderwomen font les malignes. En attendant de craquer…

Et puis par dessus le marché, nous voici depuis quelques années envahie par le raz-de-marée «  culture plus  » . Je cite : les ongles ? toujours plus longs, faux s’il faut. Les cils, toujours plus longs ? infinicils ou extensils, et le «  faux s’il faut  » pointe déjà son nez et ne va pas tarder à faire la une. Seins ? toujours plus. Et faux s’il faut. Cheveux ? extensions bien sûr, n’ y avez-vous jamais pensé, voyons !

Rien n’est jamais bien chez vous ! la femme n’est jamais bien, c’est une évidence. Une force maléfique depuis la nuit des temps (ou quelqu’un) nous attribue invariablement de l’imperfection. A compliment devant, critique derrière : belle, mais…idiote. Une tête, mais quelle absence de féminité ! et quand les Dieux sont avec vous : ravissante, intelligente, mais…. Fait peur aux hommes. Insupporte les autres femmes qui la débinent souvent.

En bref, si je compte la somme d’heures que nous passons à lutter pour rester en haut du panier ( gommage huilage râpage hydratation camouflage coiffage) et les kilomètres que certaines n’hésitent pas à faire sur pics vertigineux de quinze centimètres tous les jours….même à carrefour en poussant le caddie plein comme un œuf….

Si j’ajoute qu’une femme «  bien  » est toujours un peu «  coincée  » et qu’une femme «  libérée  » est toujours un peu…(sans commentaires), qu’une femme depuis des lustres en jogging caleçon entend vite qu’elle se   » laisse aller  »….quand je pense que ce soir, après le repas et le repassage je dois me râper les talons, faire cent abdos et me laquer les ongles des pieds… je rêve parfois. Mais quelle audace ! ! !

Eh oui être un Martien un jour, juste pour avoir le plaisir d’incarner le mâle en trois temps trois mouvements seulement !

1/Douche

2/Brossage de dents

3/Saut à pieds joints dans jean et t-shirt

= mec sympa confiant et qui peut tout à fait plaire aux femmes

Et hop, le tour est joué !

La caricature me direz-vous est facile et le trait grossier. Mais reconnaissons-le. La flânerie le long du Cap d’Antibes se fait mieux en baskets du 45 qu’en talons aiguilles du 37, les brushings font mal aux bras, le soutien-gorge à balconnets rembourrés serre parfois, et toutes ces petites choses inventées mises bout à bout forment ensemble une sacrée… servitude.

Un vrai corset d’habitudes. Féminines.

Signé : une femme qui aime les hommes.

romanschroniques @ 15:29
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le cerf-volant

Posté le Jeudi 12 avril 2007

- Le cerf-volant –

Pour la journée du 2 avril, France Inter a lancé cette phrase en l’air. J’ai le choix. Elle se balance au gré du vent et je la regarde passer : Ou bien je la cueille et j’en parle. Allez, du courage :

Qu’est-ce que le bonheur ?

Les plus adroits, je les vois déjà, font les malins. Le bonheur ? un cerf-volant ! il suffit de tirer adroitement les fils en redressant la tête. Tant pis pour vous si le jouet disparaît si loin que vous ne le rattraperez plus. Mais est-ce aussi simple ? tant mieux si certains se débrouillent comme des as avec la marionnette du bonheur, d’autres ont moins de chance. Collectionnent les misères, les poisses bien collantes, les égratignures. Certains saignent de partout. Pour ceux-là, le guignol grimaçant n’est pas drôle du tout et ne fait parfois même pas partie de leurs souvenirs d’enfant.

Et il est là, le hic. Notre bonheur est imaginaire. Il flotte, quelque part, entre nos rêves et nos illusions. Il respire mal, englué dans nos soucis quotidiens. Nous serions docteur ! architecte !chanteur !homme d’affaire !écrivain ! et à la tête d’ une jolie maison, qui accueillerait amours, amis, famille et marmots. Et l’argent ? bien qu’en aucun cas il ne puisse faire le bonheur, il ne poserait jamais problème ! Soit. Dans la réalité, notre représentation du bonheur montre des contours nettement plus flous, un peu dysharmonieux par endroits. Mais sa forme singulière nous est si familière, que nous l’aimons ainsi.

A la maternelle, la maîtresse disposait dans un bac une kyrielle de formes en plastique multicolores qui s’emboîtaient et se défaisaient à notre guise, une merveille pour exercer notre créativité. Cette vision du bonheur empilable et constructible me trotte dans la tête. Les hédonistes profitent de l’instant et élargissent au maximum leur palette de plaisirs. Les sages convoitent peu pour éviter les déceptions, et resserrant leur espace autour d’eux, par protection.

Quand par chance la vie est bonne , elle met à notre portée les cubes de couleur pour créer des constructions. Est-il envisageable que le bonheur soit aussi fait de cela, de notre aisance ou non à manier nos jeux, nos outils ? et du plaisir que nous ressentons, ou non, à le faire ?

Et pourquoi pas ! Sur la plage un enfant fait un château. Il est magnifique et solide., il est fier et ému. Pourtant, un peu plus tard il sera invariablement écrasé par un pied ou recouvert par l’eau. Pourtant, ces moments là valent le coup. Ils forment ces couches de sable, assemblées avec plus ou moins d’adresse, qui fixent des moments où de tout notre cœur, nous étions bien, inscrits là, dans le temps.

Le bout de chou qui fait des démoulages avec seau et pelle pendant des heures est heureux. Le papa qui ne réussit pas franchement à faire voler son cerf-volant, aussi, finalement, le ciel est grand et son son fils rit. Je vous laisse à vos propres images…

Je pense souvent à l’enfance, qui retranscrit tout en couleurs franches, bigarrées. Une collègue m’a écrit ces mots, un jour, que je vous livre. Son petit garçon, interrogé sur le temps, a répondu : «  il fait beau ! il pleut !  »

N’est-ce pas cela, le bonheur ? tâcher de rester en couleur ?

romanschroniques @ 15:15
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sport dans l’âme… côté femmes

Posté le Mercredi 4 avril 2007

Sport dans l’âme…côté femmes.

 

Avez-vous jamais réfléchi sur la diversité humaine ?

Faites un test : demain, si vous fréquentez les salles de sport , asseyez vous sur le banc dans le vestiaire, et risquez une plongée en apnée dans l’âme de vos collègues. Bloquez votre souffle, vous respirerez plus tard. Attitude d’ailleurs très utile, certains jours en ces lieux…

Voyez-vous les raisons profondes qui nous poussent, toutes, à venir à ces cours ?

Il y a d’abord la toute jeune femme qui pleine de vitalité naturelle, ne se rend pas même compte qu’elle fait un effort tant l’exercice est facile pour elle. A ses côtés la trentenaire prise des premières inquiétudes du vieillissement après le premier enfant mais qui aime encore se regarder dans la glace. Devant elle, affalée gémissante, la quarantenaire le front barré de deux grosses rides qui grimace parce qu’elle n’a pas le choix : la cellulite l’ a rattrapée et si ses adolescents à la maison la font tourner en bourrique, ce n’est pas une raison pour lâcher le combat. Et puis… irradiée de lumière, plantée en première ligne gigote… harmonieusement …la fée des salles de gym. Qui est là pour représenter l’harmonie faite femme, et nous montrer le chemin, gracieuse, dynamique, moulée, une bombe.

Nous répondons toutes à des motivations différentes. Les obsédées du devoir bien fait souffrent parce «  qu’il faut  ». Culpabilisent si elles manquent à cet appel intérieur. Les jouisseuses de la vie courent après les endomorphines. Les nonchalantes sont fluctuantes, y croient, puis lâchent. Les adeptes du corps sculpté scrutent sans relâche le résultat. Les plus velléitaires se promettent toujours d’y aller, mais n’apparaissent jamais dans les salles.

Mais au-delà de cette psychologie… de comptoir , une évidence :

si, génétiquement, il est prouvé que nous n’avons pas toutes la même énergie vitale, et que devant Dieu nos corps ne sont pas tous égaux, comment ne pas voir que, dans notre individualité, nous poursuivons toutes la même quête d’identification ! coller à cette image de la femme, formidable, tonique, séduisante pour des siècles et musclée, qui s’étale à chaque page des magazines féminins. Un vrai raz-de-marée.

Et alors, comment résister à une telle pression ?

romanschroniques @ 13:40
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Réchauffement de la planète

Posté le Mercredi 4 avril 2007

Réchauffement de la planète

Le problème est grave, ne le sous-estimons pas. Mais vu sous un angle plus quotidien, retournons à notre nombril, et voyons… Que se passe t-il dans nos vies ?

Les femmes râlent qu’elles ont chaud dans les bottes. Les cafetiers parisiens s’arrachent les cheveux, rentrent et sortent leurs terrasses. On nous dit que les Russes dépriment et deviennent insomniaques, déroutés par ce radoucissement du climat. Que les ours des zoos ne trouvent pas plus la sérénité, et que les pauvres lièvres qui ont pris le pelage blanc d’hiver se font repérer sur la terre sans neige par les prédateurs.

Mais savez-vous que les canards eux rient à bec ouvert, profitant de l’aubaine et des lacs qui ne gèlent pas, pour se baigner toute l’année… et conter fleurette à leur fidèle compagne ? Ainsi donc certaines espèces profitent encore du réchauffement de la planète ! et les skieurs du Dimanche qui bien sûr ne voient pas d’un mauvais œil de pique-niquer en chaussures de ski sur une zone d’herbe, aussi.

Auriez-vous par hasard goûté à la liberté de skier un jour à contre-temps, dans une petite station quasi abandonnée faute de neige ?  Avez-vous perçu l’ivresse de la montagne vide ? avare de skieurs, mais riche de sens ! avez-vous  filé au vent sans respirer et repris le télésiège dans la même foulée, seuls au monde ?  Le luxe de la piste en privé. Mais où sont les autres à cet instant là ?? en courses ? au cinéma ?

En bref, l’anomalie climatique parfois crée des bonheurs simples. A ne pas négliger.

Et s’il semble que nous tenions du singe, rien de nous empêche de faire un peu les canards…

romanschroniques @ 13:38
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Deuxième mère

Posté le Mercredi 4 avril 2007

Deuxième mère

Vous rappelez vous le message délivré autrefois par la Comtesse de Ségur à Sophie ? vous semblait-il oppressant, voire aliénant ? les bêtises calculées de la petite fille peuvent vite mettre les nerfs en pelote, certes. Mais une forme de compassion naît vite pour cette enfant, écrasée sous la masse éléphantesque des ordres et interdictions maternelles…

L’impératif ou un certain discours de l’éducation. Qui traversa notre oreille d’enfant pour ressortir de l’autre, dans certains cas. «  Range ta chambre  », «  lave toi les mains  », «  tiens toi droite  », et le traditionnel «  dors bien  » qui n’est pas épargné. Aujourd’hui grandis, nous vivons dissous dans la foule, persuadés d’être libres. Mais avons-nous pour autant gagné notre indépendance de jugement ?

Que nenni ! notre deuxième mère rôde et surveille sa progéniture ! des forces invisibles veillent au grain. Images et mots font la ronde autour de notre pseudo-liberté, d’être… et de choisir. Nez dans les papiers glacés, nous supposons lire des magazines. Faux ! On lit à travers nous, on nous dissèque, on nous décrypte, et plus que jamais avec des mines patibulaires on nous oriente, nous guide, nous abreuve d’injonctions variées : faire ci, ne pas faire cela…

Epuisante société du «  bien faire  ». Bien acheter, bien dormir, bien travailler, bien s’aimer, bien se maquiller, bien s’habiller , bien communiquer…. Bien. Comme si la première tartine de conseils, celle que nous servirent papa et maman, qu’elle fut beurre, nutella ou confiture, peu importe…. n’avait pas suffi. Bois ton soja. Mange tes oméga 3. Parle avec ton conjoint. Utilise du détergent bio. Bouge ton corps. Achète du basilic frais. Bois du thé vert. Crois en toi. Asperge ton visage d’eau florale. Demande un vélo pour Noël. Jette ta voiture.

Comment admettre alors qu’abreuvés d’idées lumineuses, nous n’ayons pas tous et toutes atteint le summum de la perfection et ce, dans tous les domaines ? En nous survivrait donc encore une peu de la petite Sophie ?, cultivons nous, non plus des maïs transgéniques, mais une part de rébellion ? sommes nous encore les guerriers, les amazones des temps modernes ou mous comme des chiques, à l’instar du sandwich SNCF ? (parlons-en, à ce propos, du manger-bien…)

Nous résistons. Alors la tactique d’approche des médias se fait plus indirecte, plus subtile ! Eh oui, il ne suffit plus de bien donner les petits suisses aux fruits à vos enfants , d’acheter des lingettes nettoyantes, ou de manger votre yaourt fibres -pruneaux en minaudant de la bouche ( et des yeux) avec sensualité! On vous roule par en dessous, l’entourloupe gagne du terrain ! en atteste par exemple l’intitulé des films ciné qui lui non plus n’est pas laissé au hasard …

Et allons-y, gaiement, tous au Pathé ! c’est un ordre ! A l’affiche ces derniers mois :

Pars vite reviens tard !

Prête moi ta main !

Ne le dis à personne !

Ne t’en fais pas tout va bien !(ou le contraire)

Tais-toi !

Etc…

Ces suggestions qui frisent l’ordre, et le bon conseil du magazine qui vous place finalement plus bas que terre, (parce que vous faites mal les choses, enfin ! c’est «  has been  » depuis longtemps d’ailleurs…) voilà de quoi s’asseoir en fleur de lotus et méditer longtemps. A moins que, au diable la mode bouddhiste, vous ne préfériez déterrer votre bonne vieille hache de guerre ?

Que pensez-vous de …. bien se mettre en colère ?

romanschroniques @ 13:34
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kaléidoscope

Posté le Dimanche 1 avril 2007

Kaléidoscope

Le temps.

Nous parlons tant de lui. Il est cette troisième personne, ce «  il  » asexué qui a néanmoins intégré notre existence. Fédérateur, car le meilleur lien pour entrer en matière avec notre prochain. Chacun possède sa propre notion du temps, ancrée au plus profond de lui. Là-dessus à première vue parfaite égalité. Et, fait remarquable, envie et jalousie ne faussent pas la donne. Car la valse autour du temps est épatante, elle se danse à tous les coins du globe : les hommes jamais ne s’entretueront pour une affaire de climat (quoique), et mortels nous sommes, mortels nous resterons.

Mais pourquoi débattre inlassablement du temps qu’il fait, et du temps qui passe ? sommes-nous si obsessionnels qu’aucun autre sujet ne puisse nous captiver à ce point ?

Peut-on séparer ces deux concepts ? ils semblent imbriqués l’un dans l’autre, comme des poupées russes. Chaque jour l’être humain prend acte de l’état du ciel, mais aussi de l’inscription de la nouvelle journée qui s’ouvre sur le calendrier. Autrement dit, il cherche sa position sur le segment de la vie, accroché la tête en bas tel un panda. Sur cette barre imaginaire, notre attachement à vivre prend racine. Quotidiennement, certaines de nos angoisses trouvent ici leur source. Entre les heures qui s’égrènent et la météo… nous avançons sur le curseur.

Est-ce à dire, sur ce sujet, que tous les ressentis se valent ? que la philosophie posée, il n’est plus rien à dire ?

Non. Aujourd’hui je prends parti : je fus parisienne, longtemps. J’ai regardé le ciel bas et lourd de Baudelaire peser comme un couvercle sur l’Ile de France. Le gris ouateux enveloppait les tracas quotidiens, une main céleste les enfouissait sous terre dans le métro pour ne plus les voir.. Il est vrai que là-bas, les joies peuvent sembler moins visibles, elles ne s’étalent pas sur la plage, mais se font plus secrètes…cachées sous les manteaux. Dans les maisons, plus en repli.

Et à Nice, lorsqu’il pleut et que chaque enfant du pays y va de sa plainte, je suis, moi, happée par une délicieuse nostalgie de ma ville. Dans ma voiture les essuie-glaces, le reflet des phares, le bruit de l’eau éclaboussante, la hâte des passants à rentrer au chaud, me ramènent à mon temps. Il dura seize ans là-bas et ce temps là s’émouvait du pavé luisant des ruelles de Paris mouillé. Tous ces visages derrière les vitres des cafés. Ce temps là est à moi et ne ressemble pas à celui de ma voisine. En cela il marque sa différence. Cette indissociable réunion du vécu et du climat forment toute la singularité de notre existence. Mon pavé, mes cafés, mes embouteillages, mon RER.

Cette Côte d’Azur bleue et jaune qui clignote est étincelante, je vous l’accorde. Pourtant, je suis aussitôt plongée dans une grande béatitude lorsque la Riviera est assombrie. Pour si peu de temps, justement ! Qu’elle s’éteigne d’un coup comme cela renvoie aux Dimanches noirs à Paris, quand l’on mange de la tarte et que l’on boit du thé chaud avec les amis. Les enfants qui partent à l’école en k-way et en bottes, et reviennent avec des escargots ramassés avec la maîtresse en forêt. Le temps était ralenti, à ces moments-là. On était indulgent, avec nos rêves, nos loisirs, nos attentes, la file d’attente au cinéma sous la pluie. Forcément, pas le choix.

Ce temps là avait donc ses tons bien à lui et il dura, seize ans. Un autre coule dans le sablier, sous l’étendard des couleurs triomphantes du Sud. Si vous regardez dans le fond du kaléidoscope, que voyez-vous ? un puzzle mélangé , multicolore.

Votre temps, celui des autres et le mien, le tout en vrac.

***

romanschroniques @ 11:31
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